Sortie Culturelle : Musée Rodin Paris

Quand les conditions atmosphériques de l’hiver ne nous permettent pas de rouler en moto de décembre à février que pouvons-nous faire pour nous retrouver ensemble ? Jusque-là il y a les soirées musicales et de karaokés en restaurant, ou encore des évènements à fêter autour d’un bon repas comme notre AG annuelle, sans oublier le week-end Ladies mais que pour les ladies 😉 et puis l’apéritif chez Passion Road notre Concession les samedis midi. Mais ce n’est pas suffisant.

Alors cette année une sortie culturelle sur Paris où nous pouvons nous rendre sans nos montures par nos propres moyens s’ajoute à la liste des sorties d’hiver grâce à notre charmante Ladies Véronique Vancrayenest qui nous propose de découvrir le Musée Rodin dans le 7^ème arrondissement de Paris suivi d’un bon repas en une belle brasserie parisienne réputée « Bouillon de Julien » du 10^ème arrondissement. En voilà une excellente idée Véro. Nos bikers aiment aussi se cultiver en dehors de la mécanique de leurs montures 😉 😂 et c’est au nombre de 16 bikers et ladies que notre Road Captain Véronique donne rendez-vous, non à la station Esso mais à l’entrée du Musée à 10 heures un dimanche de février muni d’un ticket de métro pour se rendre le midi à la brasserie. 

 Arrivés pour certains par les transports en commun et d’autres en voiture au 77 de la rue de Varenne, de l’extérieur sur le trottoir nous pouvons découvrir la conséquente sculpture des “Bourgeois de Calais” devinant une partie du jardin. Véronique nous remet nos entrées donnant accès au Musée pour une visite libre. Seuls absents Lydia et Eric qui font une grasse matinée les coquins  😄 nous rejoindrons à la brasserie. Ils pourront visiter une autre fois le Musée.

Commençons par la biographie d’Auguste Rodin et la création de son Musée. Né à Paris le 12 novembre 1840 Rodin, affecté de myopie, n’est pas un très bon élève mais apprécie le dessin.  A 14 ans, en l’École Spéciale de dessin et de mathématiques (École nationale supérieure des arts décoratifs de nos jours) sa passion pour la sculpture prend naissance. A 17 ans il tente le concours d’entrée pour l’École des Beaux-Arts où Il réussit l’épreuve de dessin, mais échoue pour celle de la sculpture. Il travaille alors dans des ateliers de sculpteurs et de décorateurs. A l’âge de 24 ans il rencontre Rose Beuret, jeune ouvrière couturière et modèle avec qui il va partager sa vie pendant plus de 50 ans. Il quitte plus tard la France pour la Belgique où il réalise le décor du palais des Académies de Bruxelles, puis un voyage en Italie pour étudier les œuvres de Michel-Ange. C’est à 37 ans que Rodin crée sa première grande œuvre, « L’Âge d’airain », une fois de retour à Paris. L’État lui commande alors « La Porte d l’Enfer », œuvre magistrale inspirée de la Divine Comédie de Dante Alighieri. Sa carrière de sculpteur est définitivement lancée.

Il rencontre par la suite Camille Claudel, jeune femme étudiante talentueuse à ses yeux qui devient sa muse et maîtresse favorite. Cette relation passionnelle dure pendant une quinzaine d’années. Mais,  refusant de se marier avec elle, Camille s’éloigne de Rodin et s’émancipe artistiquement. Seule et troublée psychologiquement par cette séparation elle meurt en 1943 en internat psychiatrique dans un anonymat quasi-complet et n’est reconnue pour ses sculptures qu’après sa mort. 

Auguste Rodin, père de la sculpture moderne française de la seconde moitié du XIX siècle, meurt à Meudon villa des Brillants le 17 novembre 1917 à l’âge de 77 ans deux ans après son mariage avec Rose Beuret. Un an avant sa mort il lègue l’ensemble de ses œuvres et biens à l’État Français qui achète “l’Hôtel Biron” s’engageant à en faire un musée dédié à l’artiste. Le legs de l’artiste est l’acte fondateur du musée Rodin. À travers deux sites, l’hôtel de Biron à Paris et la villa des Brillants à Meudon, l’établissement conserve une collection de sculptures, de dessins, de photographies anciennes et d’autres objets d’art.

Entrons maintenant, la visite des lieux peut débuter. Trois espaces distincts nous accueillent commençant par l’ancienne chapelle construite du temps de la congrégation religieuse restaurée en 2005 qui abrite une exposition temporaire, actuellement “Rêve d’Egypte”. Nous pouvons y observer plus de mille antiques réunies  provenant d’Egypte apportant un nouvel éclairage sur l’artiste et l’homme Rodin qui a utilisé certains objets égyptiens dans ses œuvres. Mais le plus spectaculaire est à venir et  nous nous dirigeons ensuite vers l’Hôtel Biron.

Construit au début du XVIII siècle et découvert par Rodin en 1908 il s’y installe pour œuvrer parmi d’autres occupants célèbres comme Jean Cocteau, le peintre Matisse….et l’occupera entièrement en 1911. Ce monument historique présente les collections permanentes du musée aux rez-de-chaussée et au 1^er étage. Il conserve des collections d’une grande diversité et présente principalement des sculptures et quelques peintures. 

Nous y découvrons avec admiration son travail. Les sujets figés dans le marbre, le bronze ou le plâtre semblent être comme capturés dans l’instant. Rodin nous donne à voir le corps des êtres comme un miroir de l’âme et des passions. Il libère la sculpture  en saisissant le corps dans son bouillonnement avec absence d’artifices, comme la nudité observée chez Adam et Ève,  garantissant l’intemporalité de ses œuvres. Les moules et les modèles qu’il a légués sont utilisés pour produire des moulages en bronze originaux, permettant à son travail d’être diffusé dans le monde entier.

Peintre et amateur de peintures de grands maîtres Rodin acquiert des œuvres visibles au Musée (Van Gogh, Monet…) en échange de sculptures de l’artiste. Dessinateur également sa production graphique concerne près de huit milles créations de plusieurs périodes de sa vie, nombreux nus parfois érotiques ou encore des portraits. 

La collection de “l’Hôtel Biron” comporte également des œuvres d’autres amis sculpteurs ou élèves de Rodin. Camille Claudel travaillant avec le maître à la réalisation de certaines œuvres (en exemple « La porte de l’Enfer ») une salle expose 45  de ses propres œuvres par donations de Paul Claudel son frère.

                                                L’Age mûr  (moment de sa séparation)                                                La Vague

Sortons maintenant nous aérer dans les jardins. L’artiste a aussi exposé de son vivant ses sculptures dans les jardins. Le Musée Rodin a poursuivi cette tradition, illustrant l’harmonie subtile entre nature et sculpture par plusieurs zones et atmosphères différentes. L’artiste s’y distingue par le caractère monumental de ses créations et leur puissance dont l’exemple le plus marquant est  “la Porte de l’Enfer”, jamais achevée par l’artiste et surchargée d’éléments parmi lesquels figurent les sujets majeurs de l’œuvre de Rodin (Ugolin, Le Baiser, Le Penseur, Les Trois Ombres). 
On y admire “Le Penseur” qui trône au sommet de son pilier parmi les buis, face à “la Porte de l’Enfer” de l’autre côté du jardin. Mais aussi le « Monument aux Bourgeois de Calais”, Balzac, le monument à Victor Hugo à côté de la galerie des marbres…..

C’est aussi un endroit idéal pour profiter d’un moment de calme et de contemplation.

                                                                          Le Penseur                                                            La Porte de l’Enfer

Voilà déjà deux heures que nous visitons ces lieux historiques chacun à notre rythme et midi a sonné. C’est l’heure de notre rendez-vous pour nous rendre à cette grande brasserie très convoitée des parisiens «Bouillon Julien» et où nous attendent Lydia et Eric. Nos bikers et ladies s’engouffrent alors dans les sous-sols de la ligne 13 avec un changement ligne 9 pour descendre à la station Strasbourg Saint-Denis. Pas aussi enchanteur le chemin en sous-sol métropolitain parisien que lors des sorties en motos en pleine nature 🤔 sans parler de la fil d’attente sur le trottoir de la brasserie qui nous attend. Mais croyez-nous cela en vaut la peine pour découvrir les lieux exceptionnels de cette brasserie et la qualité de son menu.

Situé au 16 de la rue du Faubourg Saint-Denis l’immeuble actuel est édifié en 1902 et le restaurant décoré style “Art Déco” et ouvre ses portes en 1903. Une fois toutes et tous entrés quelle merveille 😲 : les panneaux muraux représentent des paons, le bar en acajou de Cuba est l’œuvre d’un ébéniste, 4 femmes sont peintes sur pâte de verre et le sol carrelé représente une prairie sauvage d’ancolies et de marguerites. Pour anecdotes la table 24 était celle où Edith Piaf qui avait ses habitudes pour y attendre Marcel et des scènes de films y ont été tournées (La Môme, Chocolat).
Classé au titre des monuments historiques c’est depuis 2018 qu’il porte le nom de « Bouillon Julien ». On y sert des mets raffinés que chacun de nous savoure. 

Une fois nos batteries rechargées euh ! disons nos penses remplies 😊 un beau soleil nous attend à la sortie. Mimi, Lydia et Eric partent sur une exposition tandis que Marie-Paule et Didier nous quittent devant rentrer de bonne heure. Notre Road Captain Véronique nous propose alors l’aventure d’une marche digestive jusqu’au quai de Seine vers Châtelet. Nous suivons notre guide pour arriver et découvrir la Seine face au Quai des Orfèvres. Nous longeons la Seine sous un beau soleil et arrivons près de la pyramide du Louvre. Les bikers sont aussi courageux et bons marcheurs 🥾  Merci Libério pour la transmission de tes connaissances des lieux parisiens rencontrés sur ce chemin👍 

Le soleil se couche bientôt et il faut maintenant penser à rentrer toutes et tous enchantés de cette belle et grande journée culturelle et sportives. Chacun suit sa route et son chemin de retour empruntant les transports en commun vers leur foyer respectif.

Merci et bravo Véronique 🥇 pour cette excellente idée de sortie culturelle très bien organisée et à renouveler.